Mercredi matin, du haut de la colline
Mon roi abandonne le champ de bataille
Percé à l’épaule, le teint pâle
Fortifications abandonnées aux funérailles
Nous avons perdu trop de combats
Combats inutiles à s’en déchirer les entrailles
Tu as beau dire que tout roule,
Que tu vas bien
Les larmes sur ton visage s’écoulent
Tu sers ma main
Je vais te construire un arbre funéraire
Et de sa cime tu pourras voir la vallée
Au sommet de cette colline
Que tu as tant peint - tant aimé
On y fera des fêtes sensuelles
Des rituels avec les anges et les damnés
Au milieu des bois et des ruisseaux
Au pied de tes racines comme des toiles d’araignée
Nous célébrerons ta sagesse infernale et ta beauté
Avec des mots comme des poussières / un chemin de silence
Silence / une force troublante au centre du feu
Des masques de peinture blanche / sacrifice simulé en devenir
Alignés sur le sol, elles forment un cercle
Éphémères sont les gouttes de diamants
Suspendues et condamnées
Dans une belle indifférence elles glissent comme un soupir
Avant la mort enlacée et dans l'espoir de renaître
Oserez-vous les regarder une nouvelle fois pour ne pas les perdre ?
Je me suis allongé sur un tapis de clous et de verre
Une paillasse punitive pour expier mes péchés
Et mon sang de vipère à coulé
Une offrande / une prière...
Un culte dépravé !
O sacrifice point de sagesse / O sang vidé
Même le désert est rassasié
Regarder les enfants escalader les nuages et se brûler la peau au soleil
Abandonner le présent et le futur comme on abandonne la roue
Le passé reste une blessure qui ne cesse de suinter avec amour
Avec amour, avec amour, avec amour
Et la belle absence passe à pas lents
Ignorant mes yeux fous et mes cris
Toi l'inconnu (le roi déchu) je t’écris
Ces tristes griffures dans le vent - En direct
De ma solitude de charmeur de serpents
On regarde tous ensemble, tous ensemble
Vers la même direction sauvage et sacrée
Une spirale d’événements brûlants abandonnés
Et de nulle part surgissent des chevaux en feu
Chevauchés par des cavaliers mythiques décharnés
Une horde de faux armés
De la plateforme érigée
Ils emballent ton corps dans la fumée
Du miel et du feutre pour te ressusciter
Samsara, Samsara, Samsara
Les fruits pourrissent et tombent dans la gueule du tigre
Mahamrityunjaya
Mais quel est donc ce karma qui nous enlève l’être aimé ?
Les caméras sont déjà sur place pour filmer
Mais il n’y a pas de royaume caché
Pas de royaume caché
Juste un arbre mort perché