L’erratique façade pour seule protection – effondrement. Dans l’imaginaire génétique, au cœur des cellules familiales, il y a toujours la trace d’une quête. Cette quête – un battement frénétique dans les veines, sous la peau, là, des éclats de lumière – des souvenirs brisés, des corps fatigués, dans le vent, s’entrelacent. Rassembler les miettes d’un rêve trop grand – trop grand pour contenir dans les cages de l’existence. Les rues – bruyantes, crasseuses – vibrent sous les pieds. Sans but, les yeux fixés sur l’horizon, la fin de la nuit, un éclair d’espoir caché, là, sous le voile du désespoir – les bouteilles vides avec des traces de sang sur les goulots.
Les ombres s’étirent, se dilatent – chercher un sens dans le chaos – conditions initiales, évolution des états, se perdre. Liberté, oui, mais elle pue la sueur, l’alcool – fumée de cigarettes consumées sur les trottoirs, devant les bars, usés par le temps, une promesse jamais tenue. S’enfoncer dans une ruelle sombre, usé toujours, passager morbide et la lumière seule/seul, être au terminus sans billet pour le voyage, seul et elle brille et aspire, elle aspire – engloutir l’ensemble.
Mais l’esprit, toujours avide, rêve – devient folie, dans cette réalité qui se tord, se brise, s’évapore.
Il y a ces moments suspendus – ces éclats de conscience – dans lesquels on se perd. Les mots deviennent des rails. Les trains du doute – déraillent.
Les corps s’agitent, dansent, se frôlent – jamais assez, jamais complet. L’envie – écrire, crier, se libérer – s’empare, un feu dévorant. Chaque pas, un cri, chaque souffle, un fragment de vérité qu’on arrache au monde.
Et tu te demandes : quelle quête ? Recherche de soi dans l'infini miroir de l’univers, ou s’échapper de la cage qui nous écrase ? La question – une mélodie sans fin, une boucle – dans les esprits dissonants des sans-cesse.
Les couvertures s’entassent et augmentent la cécité programmée. Inévitable – peut-être – non ! Reste à l’air libre et endors-toi sur le lit de la rivière. Musique et chien-lune.
Mélange/recomposition/expérimental... Évolution des états – errances, enfin.
CUT - Et maintenant, le froid bien sûr. Plein été. Et maintenant, froid, bien sûr. Plein, été, tout brûlant. Souvenir, chaleur. Souffle. Gel, brise fugitive, fouet, visage. L’éclat se dissipe, corps, brûlant. Le vent arrache. Reste lourd, l’air, ce qui n’est pas encore venu, dans l’attente, plus profond, l’ombre. Suspendu, le tout semble. Froid, bien sûr, et maintenant. Souffle brûlant, souvenir de gel. Brise, visage, l’éclat dans l’ombre, tout reste suspendu. L’air lourd, corps, l’attente de ce qui dissipe, l’été profond. L’ombre arrache, le vent dans l’attente. Ce qui brûle, se dissipe, l’éclat. Gel, tout semble, l’ombre. Froid, maintenant, bien sûr. L’éclat brûlant se dissipe, souffle de gel. L’air suspendu, l’ombre dans l’attente. Brise fugitive, visage fouetté, tout reste lourd, corps. L’été, souvenir, profond, tout ce qui n’est pas encore venu, dans l’attente. Le vent arrache, l’ombre, l’air brûle, et tout semble suspendu. Froid, bien sûr, maintenant. L’ombre suspendue, souffle brûlant. Gel, visage fouetté par l’air lourd. L’éclat se dissipe, l’été se fond en souvenir. L’attente, profonde, tout dans l’ombre. Le vent arrache, brûlant, ce qui n’est pas encore venu. Corps, lourd, suspendu, l’air – UP
C’est dans cette ambiance que je l’ai reconnu. Les arbres carburent au pelage blanc. La vapeur qui s’échappe du corps trop lourd et la sueur qui perle dans les fissures – cratères en éruption. Le plafond qui suinte et change de couleur. La sueur perle. Perle, perle, suinte. Le plafond change – lumière ? Non. Couleur, cratère, silence mouvement. Là, le vide tremble, éclats de verre, du bruit, le cri. Vapeur, liquide, peau. Des ombres (s’élargissent), dévorent le temps.
Soudain, un mouvement tout – corps distordus dans l’instant. L’air ! qu’on respire ? Quoi, qui ? Une porte. Ouverture, fuite, fracas. Les fenêtres frissonnent. Bruits sans sens. Perdu. Le souffle... souffle, les yeux ouverts. Ferme les yeux. Regarde ailleurs et tu verras la poche et le ventre, le dôme fissuré. Les visages se fondent dans la brume. Tout devient air, tout est couleur.
Non, c’est la couleur. Qui est couleur ? L’ombre brille, l'ombre ! L’ombre crie. Un point rouge sur le front. Un cri. Un écho – transporter au loin toute cette mélancolie. Un souffle de lumière, fièvre. Transpirer. La course devient folle, les œuvres vampires alignées sur l’étagère – bien rangées – ne plus jamais salir les pages sacrées – ton corps nu et tes doigts sur la langue. Langue. La bouche qui aspire – fellation finale comme un au-revoir. Ouvrir la porte et cracher par terre. Enfreindre les règles générales. Morale. Abandonner les codes – un but à atteindre. Tu n’es plus que cela comme souvenir ? Non. Mais, non ! La moitié éternelle. Trahison et perte volontaire. Tout tremble dans la nuit, tout change de forme. Métanoïa. René (avec un G majuscule) est un soufi maintenant. Transcendance en rond, nous tournons ensemble, séparément. Ensemble/séparément, la belle formule. Forme hurle. Formes liquides, formes qui flottent. Écrasé sous l’oubli. Sous le temps. Temps qui passe, qui s'étire, se tord, se déploie. Ouvrir les ailes et s’écraser contre la première paroi. Les murs, les murs... les fissures barrent l'espace.
Le vide ? Vide. Ouverture. Il s’échappe. La sagesse sauvage. Lama Dada Guru Dada.
C’est dans cette ambiance que je l’ai perdu. La vapeur se tord, les mains ne touchent plus rien. Là : fissures, cratères, lumière qui dévore. La sueur clignote, une goutte s’écrase contre le vide. Une porte se ferme, tout s’étouffe, tout murmure, tout se déforme. S’échapper, mais où ? Où est l’air ?
Les ombres deviennent les yeux, les yeux deviennent l'ombre, et puis le plafond, mais ce n’est pas le plafond, c’est une mer de lumière qui absorbe le bruit. Il bouge au-dessus du lit. Un paysage mouvant – cinéma muet de plein air qui déverse les premiers films des explorateurs sauvages. Les grandes plaques de verre impriment la Danse du Soleil en négatif. Les lanières de cuir résistent à la peau qui cède sous la transe. Soudain, un souffle dans la gorge. Poitrail aux entailles sacrées – passage et hallucinations. La vision n’est plus l’apanage de l’œil. Le temps se brise, fractures. Couleurs surélevées – sautent, battent, explosent.
Le sol glisse, fond, se fond dans l’air, tout se mélange. C’est une danse qui se délite. La transe dans la terre de papier. Les mots tombent. Vont-ils ? Où vont-ils ? Ils tombent et s’écrasent. La sueur monte en spirale, tornades, comme des bouches ouvertes, des gorges sans fin. Profondes. Bruit, grincement, fracas, tout tremble en silence. Spasme/libération et fluides corporels.
Regard, regard ?, qui regarde encore ?
Personne ne regarde, car il n’y a plus rien à voir. Une collection d’images et de simulacres. Il ne reste que l’intérieur à photographier – avaler des polaroids.
Les fenêtres claquent, l’air s’accroche, s’étire, mais n’arrive pas à respirer. L’air qui respire !?! Tout est une merde de sens, trop lourd pour être touché, trop léger pour être vu. Là-bas, un éclat s’éteint, un cri s'évapore. La couleur ne s’efface pas. Une tartine orangée. L’ombre se déploie.
Fissures. Fissures. Je suis la fissure sur un mur de Delhi. Les chiens errants en meute. Un œil en moins – le regard qui clignote. Les affiches mortes sur les grilles et le bruit – klaxon/mantra
Om Shanti, Shanti, Shanti
Tat tvam asi, tout est un, tout est silence
Aham Brahmasmi, je suis l’infini, l’éternel
Ananda, le bonheur pur, flotte dans l’air
Satyam, vérité, lumière, se répand
Om Namah Shivaya, l'énergie se transforme.
L’ombre devient lumière, lumière devient ombre
Sahasrara, la fleur s’ouvre, l’univers respire
Ahimsa, la paix guide mes pas
Japa, chaque mantra se tisse dans l’éther
Maya, le voile se déchire, tout est illusion
Om Namo Narayanaya, tout est divin.
Le souffle danse dans l’infini, sans fin
Om, la vibration originelle, l’unité, la paix
Sat Chit Ananda, être, conscience, félicité.
L’ombre / devient lumière / lumière / devient ombre / l'ombre / glisse, dévore la lumière / se tord, brille et s'échappe / s'efface / lumière / engloutie dans l’ombre – ombre / éclat, fragmentation
éclat / lumière se fond dans l’ombre cachée / se découvre en silence / bruit dans l’ombre – ombre / lumière / éclat / tout se déforme / tordue / lumière-ombre – l’ombre / s’échappe dans la lumière – lumière / absorbe l’ombre / tout / se fond / se brise / tout disparaît – ombres / éclat / tout s’efface...
L’ombre devient lumière, lumière devient ombre
sombre glissement, éclat fracassé
l’ombre a faim, elle avale la lumière
éclat, fracas, l’ombre se frotte au soleil, tout est un cri
lumière ! Lumière ? Lumière-écho
l'ombre est dans l'ombre, la lumière s'étouffe, la lumière tombe.
BOUM ! La lumière s'échappe dans un éclat de sable
l'ombre est dans la lumière
murs qui bougent, et l’espace !
rien n’est fixe, tout change de place, tout s’effondre en éclats
un cercle qui devient carré, puis rond, puis... ombre.
RE-BOUM ! La lumière se déforme et se fond dans l’ombre
les ombres chantent, mais qui les écoute ?
lumière, ombre, l’un brûle, l’autre avale, et tout explose dans la poussière.
Lumière-ombre, ombre-lumière, s’écrire c’est brûler, brûler c’est effacer
tout se tord, tout se fond, l’ombre devient lumière
et maintenant ?
l'ombre brûle, la lumière suinte,
l'ombre devient lumière
tout glisse.
...tout s’efface à la gomme le dessin – dessiner, et un peu s’éteindre sous le poids de l’ego. Croire être, car vu, voir, mais n’être plus visible. L’œil visionnaire, vision vide. Troisième œil. Métaphore mystique. La voie du Bodhisattva, mainte(now) !
Regard, regard ?, qui regarde encore ?
— 30/06/2025